DRANCY LA CGT DRANCY INTER-PRO AGIT AVEC LES AGENTS

L’union locale CGT Drancy (Inter professionnelle)

Elle comprend des agents territoriaux de Drancy adhérents CGT (Inter-pro = syndicat CGT regroupant tous les corps de métiers du territoire de Drancy (cheminots, commerces, industriel, fonctionnaires, santé privée, etc..). Ainsi est mutualisé les expériences et entraides entre travailleurs de la Ville de Drancy.

Fort de leur expérience, ils ont aidé les salariés et adhérents CGT de la clinique du Bois d’Amour de Drancy.

NON AUX VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

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Suite à notre lettre ouverte CGT DRANCY, les salariés parlent

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Viols dans une clinique de Drancy : «Je me suis efforcée de libérer la parole des femmes»

Par Nathalie Revenu Le 11 septembre 2020 à 17h20, modifié le 11 septembre 2020 à 17h23

Sous le feu des critiques depuis deux semaines, la direction de la clinique du Bois-d’Amour à Drancy (Seine-Saint-Denis) rompt le silence. Marie Grand, directrice générale, revient en détail sur les trois affaires qui ont écorné l’image de cet établissement, propriété du groupe Ramsay-Générale de santé. « En tant que directrice et femme, je considère ces faits comme inacceptables », insiste-t-elle en préambule.

Fin août, la CGT jette un pavé dans la mare en diffusant un communiqué au titre choc : « Clinique du Bois d’Amour : viols et agressions à tous les étages. » La formule a un effet dévastateur dans cet établissement qui emploie 105 salariés dont une majorité de femmes. Spécialisé dans les soins de suite, il accueille beaucoup de patients âgés.

Henri Tamar, de l’Union locale CGT Drancy, mène la charge. Le syndicat a porté plainte et s’est constitué partie civile estimant que « les salariés de la clinique du Bois de l’Amour travaillent dans un danger perpétuel ». Il révèle au grand jour trois affaires graves commises au sein de la clinique.

En 2019, l’infirmier récidive

En avril 2015, une aide-soignante est violée. L’auteur présumé est un infirmier diplômé d’Etat (IDE) qui coordonnait les vacataires. Mais l’enquête est classée sans suite. Le syndicat reproche à la direction de l’époque d’avoir répondu « par une promotion de l’infirmier », déplorant que « le silence soit d’or dans la clinique ». Le 9 avril 2019, une autre aide-soignante porte plainte pour viol contre le même infirmier. Cette fois, il est interpellé, mis en examen pour viol et licencié.

Le 13 juillet 2020, une nouvelle aide-soignante subit une agression sexuelle au sous-sol de la clinique. Son agresseur est un employé du service de restauration. Elle dépose plainte à son tour.

Ces trois affaires de violences sexuelles conduisent l’inspection du travail et le syndicat à réclamer un audit pour risque grave. L’expertise est menée pendant un mois et demi auprès d’une trentaine de personnes.

« La direction ne semble appliquer aucune protection et laisse en danger des salariés », accuse Henri Tamar. Le groupe Ramsay réfute en bloc : « Nous avons convié une réunion exceptionnelle du CSE (comité social et économique) à la suite des faits de cet été pour informer les salariés de la situation et de la mise à pied du salarié, puis de son licenciement par son entreprise ».

Derrière son bureau, Marie Grand a pris ses fonctions en juin 2018. Elle n’a pas été confrontée à la première affaire de viol. Mais elle était en poste lors du viol d’avril 2019 et de l’agression sexuelle de juillet dernier.

Elle se rappelle très précisément de cette nuit d’avril 2019 : « Il était 2 heures du matin quand un soignant m’a appelée. J’ai rencontré la victime dans l’heure qui a suivi et j’ai appelé le commissariat qui s’est déplacé sur le champ. L’infirmier a été a été interpellé immédiatement. Nous l’avons mis à pied puis licencié. Nous avons une tolérance zéro pour ce type de comportement », martèle Marie Grand.

Drancy, jeudi 10 septembre. La clinique du Bois d’Amour emploie 105 salariés dont une majorité de femmes. LP/NR
Drancy, jeudi 10 septembre. La clinique du Bois d’Amour emploie 105 salariés dont une majorité de femmes. LP/NR  

Le parquet de Bobigny a de son côté mis en examen l’infirmier pour viol. « Il a été placé en détention provisoire le 11 avril 2019 puis sous contrôle judiciaire le 27 décembre 2019. L’instruction est toujours en cours », précise le parquet. Aucune date de procès n’est donc encore prévue.

«Cette jeune femme a eu le courage de parler mais voir son affaire médiatisée l’a complètement déstabilisée»

Il en va différemment pour le dossier le plus ancien. L’aide-soignante abusée en 2015 était vacataire et a quitté l’établissement. Elle aurait retiré la plainte. L’affaire avait été classée sans suite. Le groupe Ramsay note par ailleurs que « ce salarié très apprécié du personnel avait été élu au comité d’entreprise et n’avait plus fait parler de lui… jusqu’en 2019 ».

Mais la justice a décidé de rouvrir cette première affaire et de la joindre à l’autre procédure de viol.

Concernant l’agression sexuelle de juillet dernier, l’auteur sera jugé le 14 mai 2021. La victime, une jeune femme qui travaille depuis une dizaine d’années à la clinique, venait de décrocher son diplôme d’infirmière. « Cette jeune femme a eu le courage de parler. Mais de voir son affaire médiatisée l’a complètement déstabilisée », confie la directrice. Elle avait repris le travail, elle a dû s’arrêter. « Maintenant, elle n’aspire qu’à reprendre une vie normale, retrouver ses collègues et ses patients. Il faut la préserver pour qu’elle retrouve des forces », poursuit Marie Grand.

« Chaque fois, je me suis efforcée de libérer la parole des femmes. Elles ont pu avoir un sentiment de peur et de honte. Heureusement, elles ont parlé et porté plainte. » En lien avec le CSE de l’établissement, la direction travaille actuellement à la création d’un registre des actes sexistes. « Nous nommerons prochainement une personne référente pour recueillir ce type de faits », précise la directrice, qui ajoute n’avoir connaissance « d’aucune nouvelle affaire de violence ou de harcèlement sexuels dans l’établissement ».

Nota Béné : La directrice ne travaille pas de nuit. A 2 h du matin en 2019, c’est le gardien de sécurité qui a appelé la police. La CGT a été très précautionneux sur les victimes, en tentant d’expliquer notre démarche car 78 % des viols terminent sans suite en justice, notre plainte partie civile contre 2 présumés agresseurs et X obligeant une enquête poussée au vu des plaignants dont une plainte d’une organisation avec personne morale.

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